Après avoir demandé lundi plus de temps à l’opposition pour appliquer son programme libéral, Paulo Guedes a donné plus de détails mercredi sur les bienfaits de celui-ci. Selon le ministre brésilien de l’Economie, le déverrouillage de l’économie qu’il tente de mettre en place pourrait engendrer une croissance de 3 à 4 % durant huit ans.
« À court et moyen terme, nous disposons d’un vaste espace pouvant générer une croissance de 3 % à 4 % par an pendant trois, quatre, cinq, six, sept ou huit années consécutives si nous parvenons à débloquer l’économie », a-t-il déclaré face à des entrepreneurs, cité par Valor.
« Faisons la réforme fiscale, faisons la privatisation, ouvrons l’économie, simplifions l’État et dérégulons »
Paulo Guedes a de nouveau critiqué la centralisation du pouvoir, l’interventionnisme économique et la corruption systémique, qui, selon lui, sont des facteurs qui ont conduit le pays à la stagnation économique actuelle. « Nous savons ce que nous combattons et nous le combattons dans toutes ses dimensions », a-t-il affirmé, ajoutant que le gouvernement était en train de réduire la machine étatique, à l’instar des lourdeurs administratives, de la décentralisation et de la priorité donnée à l’individu.
« La machine (étatique) est une machine pour les fonctionnaires qui sont là pour nous servir. Faisons la réforme fiscale, faisons la privatisation, ouvrons l’économie, simplifions l’État et dérégulons », a martelé Paulo Guedes.
Envoyez-nous un message!La réforme des retraites, un premier pas
Le projet du ministre de l’Economie est désormais de transformer toutes les richesses naturelles du Brésil en capital humain, car pour lui, à long terme, l’enrichissement des nations et des individus dépend de l’accumulation de capital, du développement de la technologie et de l’éducation, des ressources naturelles et d’une superstructure institutionnelle. « Les pays dotés de nombreuses ressources naturelles, tels que le Brésil, ne peuvent pas transformer ces ressources en richesse précisément parce que cette superstructure institutionnelle est très mauvaise. Nous sommes des prisonniers cognitifs de modèles obsolètes », a-t-il souligné.
En tout les cas, même si les plans du ministre n’avancent pas aussi vite qu’il le souhaiterait, une première étape importante vient d’être franchie avec l’approbation la semaine dernière en deuxième lecture du projet de réforme des retraites à la Chambre des députés. Le Sénat doit désormais se pencher dessus. « Nous avons mis en place une réforme des retraites qui n’est qu’un premier pas. Nous n’avons pas encore atteint la capitalisation, qui est notre objectif ultime pour faire grandir le Brésil », a-t-il estimé.
Le riche programme de Paulo Guedes
Une réforme des retraites qui permettra, selon lui, de répondre à deux défis majeurs que le gouvernement actuel n’a pas encore résolu : « la création d’emplois par millions et l’accumulation de capital dont le Brésil a besoin ».
La prochaine étape du gouvernement, outre l’accélération des privatisations, sera la très attendue réforme fiscale. Paulo Guedes a indiqué que le choc de l’énergie bon marché avait déjà commencé, avec la déréglementation du marché du gaz. « Le Brésil aura une énergie thermoélectrique beaucoup moins chère », a-t-il avancé, qui permettra de « réindustrialiser » le pays.
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