Des difficultés en perspective pour l’agenda de réformes du nouveau ministre de l’Economie, Paulo Guedes ? Selon un sondage Datafolha réalisé les 18 et 19 décembre, 60 % des Brésiliens sont contre les privatisations. Et 57 % s’opposent à la réforme des lois qui régissent le travail au Brésil.
D’après Valor, l’enquête montre que 34 % des Brésiliens sont d’accord pour dire que le gouvernement devrait vendre autant d’entreprises que possible. C’est parmi les partisans du parti du président Jair Bolsonaro, le PSL, qu’on trouve le plus de soutien aux privatisations : 65 % y sont favorables. Parmi les sympathisants du PSDB, un parti historiquement lié aux privatisations depuis le gouvernement Fernando Henrique Cardoso (1995-2002), ce nombre chute à 41 %. Les partisans du PT de l’ancien président Lula y sont eux majoritairement opposés : seuls 29 % sont favorables aux privatisations.
Les hésitations de Jair Bolsonaro
Comme le rappelle Valor, le nouveau président brésilien lui-même hésite à ce sujet. Alors que Paulo Guedes s’est prononcé pour de larges privatisations, Jair Bolsonaro a pour sa part expliqué vouloir maintenir ce qu’il considère comme un Etat stratégique. Vendredi 4 janvier, Bolsonaro a par ailleurs émis des doutes sur le rachat de la division de l’aviation civile d’Embraer par Boeing, menaçant ce qu’il a appelé « notre patrimoine », alors que l’entreprise est privée depuis 1994.
Selon Datafolha, les Brésiliens les plus favorables aux privatisations sont des hommes, les personnes qui ont fait des études supérieures et les habitants des régions Centre-Ouest et Nord. Le soutien le plus élevé (56 %) est enregistré chez les Brésiliens les plus riches, ceux qui gagnent plus de dix salaires minimums.
Les Brésiliens qui se montrent les plus réticents au privatisations sont les femmes, les personnes ayant un niveau de scolarité moyen, les résidents du Sud et du Nord-Est, et les Brésiliens les plus pauvres.
Par ailleurs, le sondage Datafolha révèle que 40 % des Brésiliens sont favorables à la réforme des lois qui régissent le travail. On trouve le plus de partisans de cette réforme chez les hommes, les Brésiliens les plus riches, les habitants du Sud et les sympathisants du PSL de Jair Bolsonaro. Et le plus d’adversaires chez les Brésiliens les plus pauvres, les femmes, les résidents du Centre-Ouest et du Nord, et les sympathisants du PT.
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