Cette année 2019, qui a coïncidé avec la première année de mandat de Jair Bolsonaro et de son ministre des Finances, Paulo Guedes, a apporté d’importants changements pour une économie brésilienne tout juste remise d’une grave crise. S’il y a eu des avancées, elles ont aussi été accompagnées de promesses non tenues, selon les analystes interrogés par l’Estadão. Et 2020 ne sera que la suite d’un long chemin à parcourir avant que le Brésil retrouve une croissance durable.
Parmi les avancées pour cette économie brésilienne encore chancelante, on retrouve la réforme des retraites, approuvée après plus de vingt ans de débats. Elle apporte des perspectives meilleures pour les comptes publics au cours des prochaines années.
Des avancées et des frustrations
L’inflation, elle, s’est maintenue à des niveaux très acceptables et les autres indicateurs économiques publiés ces derniers mois montrent une accélération de la reprise de l’activité du pays. Elément fondamental pour arriver à la réduction de l’un des principaux points noirs : le taux de chômage toujours élevé.
Du côté des frustrations, qui ont elles aussi été nombreuses, il y a d’abord la croissance. Alors que l’embellissement était promis dès janvier avec une économie brésilienne au PIB en progression de 2,5 %, ce dernier ne devrait connaître une hausse à peine au-dessus des 1 %. Les espoirs d’une telle croissance sont les mêmes pour l’année à venir, seront-ils déçus de nouveau ?
Des réformes nécessaires pour une économie viable
Autre déception des analystes qui pourrait être consolée en 2020 : les privatisations. Alors que le gouvernement avait annoncé en grande pompe, via Paulo Guedes, qu’il vendrait tous les bijoux de l’Etat brésilien, il n’a fini que par vendre des filiales de grandes entreprises publiques. « Si Jair Bolsonaro ne prend pas la privatisation à bras-le-corps, ce seront encore trois ans de ventes au détail », a prévenu l’économiste Elena Landau.
Autre projet extrêmement attendu : la réforme fiscale. Le gouvernement ne l’a toujours pas envoyée au Parlement. « Les chefs d’entreprise devraient s’unir en faveur des réformes du système fiscal, mais cela est difficile car il existe de nombreux intérêts contradictoires », a expliqué l’économiste Zeina Latif. Mais les parlementaires devraient se pencher dessus au cours du premier semestre à venir, tout comme la réforme administrative.
Des élections comme obstacle majeur
Néanmoins, comme l’a rappelé le politologue Carlos Melo, un gros obstacle attend l’année à venir : les élections municipales. A savoir un Parlement moins productif, avec des membres plus préoccupés par les campagnes de leur parti. Ainsi, les débats les plus importants devraient avoir moins d’espace.
Or, selon Barry Eichengreen, c’est l’avancée des réformes qui feront revenir, ou non, les investisseurs étrangers au Brésil. 2020 sera donc, sans aucun doute, une année plein de défis pour une économie brésilienne qui ne peut plus se permettre d’être paralysée.
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