L’économie au Brésil peut-être expliquée depuis la fin de la super-inflation en 1993, grâce à l’équipe du Président Itamar Franco, conduite par le Ministre des Finances, Fernando Henrique Cardoso-FHC, le Brésil voue une peur bleue de l’inflation. Cette victoire a propulsé Fernando Henrique Cardoso à la Présidence de la République pour deux mandats, gagnés largement, dès le premier tour, face au principal candidat d’opposition, Luiz Inácio Lula da Silva. Le contrôle de l’inflation avant tout.
Cette phobie généralisée de l’inflation est la base du fameux trépied de la politique monétaire et de l’économie au Brésil: (i) taux de change flottant ; (ii) fixation d’un objectif d’inflation toléré ; (iii) fixation d’objectifs d’équilibre budgétaire.
Ce qui a fait la force de Lula et sa popularité, dans tous les milieux, y compris les milieux financiers en 2002, a été de reprendre à son compte la règle du trépied. Le non-respect de cette règle est l’une des raisons, sinon la principale, qui a conduit à la déposition de la Présidente Dilma Roussef par une majorité de plus de 65% des membres de la chambre des représentants puis encore 65% des Sénateurs. On ne touche pas au trépied !
Mais, en 2023, après 4 ans de Bolsonaro et 2 ans de COVID, où en sommes-nous avec le trépied?
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2.1 – Taux de change flottant
Avec le taux de change flottant, la valeur de la monnaie brésilienne, le REAL, est fixée par l’offre et la demande.
Le REAL n’est pas une monnaie convertible à l’égal du dollar, de l’Euro, de la livre sterling, du Yen, du franc suisse. Cette monnaie n’est pas utilisée comme réserve ou investissement. Les acteurs économiques ne cherchent à se procurer du real que pour leurs dépenses au Brésil. Ce qui le rend plus fragile et instable.
Toutefois, après 25 ans de taux de change flottant et plusieurs crises financières mondiales, dont 2008, le REAL s’est toujours bien comporté. S’il fallait 2 reals pour 1 dollar en 1999, aujourd’hui, 25 ans après, il faut 5 reals pour un dollar. La monnaie s’est certes dépréciée, mais à un rythme tout à fait raisonnable en 25 ans de taux de change flottant.
Par ailleurs, le Brésil compte des réserves de plus de 340 milliards de dollars en mars 2023, ce qui lui permet d’amortir tout changement brusque du marché des changes.
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2.2 – Objectif d’inflation
Un taux d’inflation toléré est fixé chaque année par le Conseil Monétaire National-CNM, composé du ministre de l’économie, du ministre du budget et du président de la Banque Centrale.
En 2022 le taux d’inflation accepté était fixé de 3,5%. En 2023 il est fixé à 3,25%.
Sur la base de ce taux d’inflation toléré, la Banque Centrale fixe le taux directeur, appelé taux SELIC. Il est actuellement de 12,75% par an.
2.3 – Objectif d’équilibre budgétaire
Cet objectif est fixé par le Congrès dans la loi budgétaire annuelle. Il s’agit de limiter les dépenses publiques, afin de dégager un excédent primaire. Cet objectif permet de garantir le paiement de la dette publique.
C’est principalement le non-respect de cet objectif par l’équipe économique de Dilma Rousseff, et les déséquilibres budgétaires qui ont suivi, qui ont conduit à son impeachment.
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